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Alors que les épisodes de canicule se multiplient, la Métropole de Lyon confirme la montée en puissance des réseaux de froid urbain collectifs. Dernière annonce en date : l’intégration d’une production de froid au réseau de chaleur Saône-Yzeron, prévue pour 2027, sur les secteurs de Lyon 5e, Lyon 9e et Tassin-la-Demi-Lune.

Une réponse énergétique aux enjeux de confort et de climat

Déjà structurant sur le plan thermique, le réseau Saône-Yzeron évolue vers un modèle mixte en intégrant le froid renouvelable. Objectif : répondre à la demande croissante de rafraîchissement urbain, tout en réduisant la dépendance aux climatiseurs individuels.

La solution technique retenue repose sur la géothermie : une énergie locale, silencieuse, sans émission et sans rejet de chaleur dans l’espace public. Le quartier de Vaise, particulièrement vulnérable aux fortes chaleurs, a été identifié comme périmètre prioritaire. Plusieurs parcelles à Lyon 9e sont déjà pressenties pour accueillir les futures installations.

Vers un modèle énergétique sobre, partagé et décarboné

Avec ce nouveau projet, la Métropole portera à quatre le nombre de réseaux de froid actifs ou en cours de réalisation sur son territoire, dont trois initiés sous le mandat actuel. Cette stratégie vise à mutualiser les usages – chaud et froid – en s’appuyant sur des technologies vertueuses, et à renforcer la résilience des infrastructures face au dérèglement climatique.

Philippe Guelpa-Bonaro, Vice-Président délégué au climat, à l’énergie et à la réduction de la publicité, résume ainsi cette approche : « Ce projet permettra de mutualiser chaleur et rafraîchissement dans une logique d’efficacité énergétique et de sobriété, tout en s’appuyant sur une ressource locale et durable comme la géothermie. »

Un écosystème local en pleine structuration

Le réseau Saône-Yzeron s’ajoutera à trois autres dispositifs existants ou en cours de déploiement :

  • Part-Dieu : en service depuis 2002, ce réseau opéré par Dalkia est le plus vaste de la région AURA. Il couvre 13 km, dessert 1,5 million de m² et produit 91 000 MWh de froid par an. Il repose sur des ressources locales (eaux d’infiltration, nappe phréatique) et inclut un système de stockage de glace.
  • Gerland : mis en service en 2023, ce réseau nouvelle génération repose sur une centrale souterraine sous le skate-park de Gerland. Il dessert 300 000 m² et produit 15 000 MWh/an de froid, avec une performance énergétique pilotée à distance.
  • La Saulaie (Oullins – Pierre-Bénite) : opérationnel dès 2026, ce réseau repose sur la cloacothermie et utilisera l’énergie des eaux usées. Il visera 8,5 GWh de chaleur et 2,5 GWh de froid par an, pour 2 000 habitants et 3 500 salariés. L’investissement total s’élève à près de 20 M€, dont 7,7 M€ financés par l’ADEME.

La mise en service du réseau Saône-Yzeron avec production de froid est prévue pour 2027. Elle s’inscrit dans une stratégie métropolitaine plus large visant à structurer un maillage énergétique intelligent, décarboné et mutualisé, au service du confort urbain et de la compétitivité territoriale.