Thorizon intensifie ses projets nucléaires innovants et cible la France
La start-up franco-néerlandaise Thorizon, issue d’un spin-off du Dutch Nuclear Research Institute (NRG), poursuit le développement de son réacteur de nouvelle génération, le Thorizon One. Lauréate du plan d’investissement France 2030 pour les réacteurs nucléaires innovants, l’entreprise mène actuellement trois études de préfaisabilité sur des sites nucléaires en France, en Belgique et aux Pays-Bas.
Des ambitions industrielles portées par de nouveaux profils expérimentés
Pour soutenir sa stratégie, Thorizon annonce l’arrivée de deux profils clés du secteur nucléaire : Christophe Fournier, ancien Directeur du développement nucléaire international chez Assystem, et Paul Glaubitz, ex-Directeur de projet chez ETC. Ces recrutements visent à accélérer la sélection de sites et le développement commercial de la technologie Thorizon One.
Christophe Fournier assurera la direction commerciale, avec pour mission de renforcer les liens avec les opérateurs énergétiques, les industriels à forte consommation et les autorités locales. Il représentera également Thorizon au sein de l’Alliance industrielle européenne pour les SMR. De son côté, Paul Glaubitz supervisera la conduite des études de préfaisabilité en Europe et le dialogue avec les collectivités concernées.
Un réacteur à sels fondus aux performances prometteuses
Le Thorizon One se distingue par sa technologie à sels fondus, qui permet une réduction notable des déchets radioactifs à longue durée de vie. Ce petit réacteur modulaire de 250 MW de puissance thermique est conçu avec des mécanismes de sécurité passive et un objectif de compétitivité économique, tant à la construction qu’à l’exploitation.
Il peut produire jusqu’à 100 MW d’électricité, soit l’équivalent de la consommation de 250 000 foyers ou d’un centre de données, ainsi qu’une chaleur industrielle à 550°C, idéale pour des secteurs comme l’industrie chimique ou la production d’hydrogène. Il intègre également un système de stockage thermique à sels fondus pour ajuster la production en fonction de la demande énergétique.
Une implication active des utilisateurs finaux
Aux Pays-Bas, Thorizon travaille avec l’exploitant EPZ, un utilisateur final potentiel, afin d’adapter son réacteur aux contraintes opérationnelles réelles. En France, l’entreprise prévoit de lancer rapidement de nouvelles études en complément de celles déjà en cours, avec l’objectif de sélectionner un site d’implantation pour son premier réacteur d’ici la fin de l’année 2025. Cette approche inclut un dialogue approfondi avec les collectivités et industriels locaux.
Vers un déploiement industriel européen
Thorizon ambitionne de proposer une solution nucléaire stable, modulaire et décarbonée, complémentaire aux énergies renouvelables. En s’appuyant sur des partenaires industriels comme Orano, EDF et Tractebel, elle entend concrétiser son prototype et amorcer la construction de son premier réacteur d’ici 2030.
Avec la montée des besoins énergétiques, notamment liés à l’essor de l’intelligence artificielle et des centres de données, Thorizon se positionne comme un acteur innovant de la nouvelle génération nucléaire, avec une approche intégrée, pragmatique et axée sur les usages industriels.